lundi 22 août 2011

Le crime du golf - Agatha Christie



Hercule Poirot reçoit un télégramme d'un certain M. Renauld, résidant en France, et qui appelle le détective à l'aide. Quand celui-ci arrive sur place, il est malheureusement trop tard : Renauld a été retrouvé poignardé. Sa femme déclare que deux hommes barbus et masqués, à l'accent sud-américain, l'ont ligotée puis ont enlevé son mari.
Ce Crime du Golf est la seconde enquête d'Hercule Poirot. Il est toujours accompagné de l'inénarrable Hastings. Cette fois-ci, l'intrigue ne se déroule pas en Angleterre mais en France. En dehors de cela, j'avoue ne pas avoir grand chose à en dire. Je sèche.
J'ai trouvé l'intrigue un peu confuse et sans grand intérêt. Peut-être à cause d'un trop grand nombre de pistes un peu brouillonnes. Ou à moins que cela ne soit dû à un certain manque de charisme des personnages.
Quoi qu'il en soit, ce roman ne fait pas partie de mes préférés de la grande dame du policier.

dimanche 21 août 2011

Pietr le Letton - Georges Simenon



Une enquête du commissaire Maigret

Bon, commençons par les choses qui fâchent. Ce premier roman de Simenon mettant en scène le commissaire Maigret est truffé de phrases racistes. Et qu'on ne vienne pas me dire que cela est dû à l'époque. L'Histoire est pleine de gens qui ont su dépasser les préjugés de leur temps. Simenon n'était pas «obligé» de balancer ces clichés sur telle ou telle communauté (ethnique, religieuse, nationale ...). L'un des personnages est au moins autant appelé «La Juive» que par son nom. Comme si son identité se résumait à sa confession et surtout comme si tous ses travers (parce que le personnage n'est pas vraiment positif) était représentatif de ses coreligionnaires. Bon, pour être honnête, notons que Maigret (qui est sans doute un peu Simenon) se prend d'une certaine affection pour la jeune femme. Disons que Simenon voulait être dans l'air du temps et ne remettait pas en question les opinions de son temps. C'est dit. N'en parlons plus. Revenons au reste.
Le commissaire Maigret reçoit un télégramme lui signalant la présence dans l'Étoile du Nord, à destination de Paris, d'un escroc international : Pietr le Letton. Arrivé à la gare du Nord, Maigret croise un premier suspect correspondant au signalement de l'escroc et qui prend un taxi pour le Majestic. Cependant, il découvre également un cadavre dans le train qui pourrait bien être, lui aussi, Pietr le Leton. Maigret se rend au Majestic afin de suivre la trace du premier individu. Il retrouve ce dernier en compagnie d'un riche homme d'affaire américain. L'enquête se poursuit ensuite à Fécamp puis dans un hôtel sordide de Paris. L'homme que poursuit Maigret semble posséder plusieurs personnalités bien différentes. D'ailleurs, est-il bien Pietr ? Et qui est Pietr ?
Ce roman, qui est non seulement le premier roman de la série des Maigret (1931) mais également le premier roman de Simenon que je lis m'a pour le moins surpris, étonné. Je ne connaissait des enquêtes du célèbre commissaire que les films et séries télévisées adaptés des romans. Pour l'ambiance, je n'ai guère été dépaysé. Il n'y a pas plus d'action dans les livres que dans leur version filmée. Ce qui ne me dérange pas plus que cela. Mais le ton, la façon de raconter l'histoire, de décrire Maigret, m'ont semblé friser parfois le surréalisme. Maigret, l'homme du peuple, lourd et baraqué, sans grâce, débarque dans ce royaume du luxe, de la délicatesse qu'est le Majestic non sans le sentiment, justifié, de n'être pas à sa place. Du coup, pour éviter de se mettre en position d'infériorité en affichant trop son malaise, il va évoluer dans ce milieu sans dire un mot. Ou presque. Du coup, personne ne sait ce qu'il fait là ni ce qu'il cherche. Mais plus étonnant encore, nous non plus. D'où cette impression de surréalisme dont je parlais plus haut. Il serait un martien qu'il n'en serait pas moins incompréhensible.
Quant à l'enquête, si elle n'est pas reléguée au dernier plan, on sent bien qu'elle n'est pas la priorité de Simenon. Ce qui l'intéresse, à l'évidence, ce sont les personnages et le milieu dans lequel ils évoluent. Maigret tout d'abord qui fait tout de même un drôle de commissaire. Pietr le Letton ensuite dont on découvre la personnalité en même temps que Maigret au fil de ses investigations. La haute société avec la faune qui hante le Majestic. Les bas quartiers de Paris. La province avec Fécamp.
Mais une chose est sûre, une fois le roman commencé, il est difficile de s'en détacher. Impossible de ne pas tourner les pages non pas tant pour connaître la suite que pour rester le plus longtemps possible dans cette ambiance si particulière que Simenon sait créer et surtout demeurer en compagnie de ce curieux commissaire qui inspire une sympathie assez extraordinaire. Et une fois le roman achevé, il nous vient aussitôt en tête d'en entamer un nouveau (ce que je n'ai pas manqué de faire).
Je n'étais pas certain d'apprécier les romans de Simenon qu'encore une fois je n'avais jamais lu. Mais la surprise fut ma foi bien agréable.