dimanche 19 juin 2011

La Cité des Jarres - Arnaldur Indridason



Autant que je sache, ce doit être le premier roman islandais que je lis. De l'Islande je ne connais pour ainsi dire rien. Tout ce que ce pays m'évoque tiens en quelques mots : la chanteuse Björk, la capitale Reykjavik, la première femme au monde élue à la tête de l'exécutif d'un état, les volcans facétieux, les geysers. Ce qui fait peu, vous en conviendrez. Je terminerai en disant que le pays ne m'a jamais semblé particulièrement glamour (je demande pardon à mes ex-futurs amis islandais). Mais il est vrai que je suis peu attiré par les climats froids (la température moyenne sur une année à Paris est de 11,7 °C et seulement de 4,4 °C à Reykjavik).
Suite à ma lecture, j'en sais un petit peu plus sur l'Islande (j'ai ajouté un nom de ville à ma culture doublant ainsi le nombre initial : Keflavik). Et force m'est d'avouer que cela ne me donne qu'assez peu l'envie d'y passer mes vacances (encore une fois pardon aux islandais). Mais au moins ma curiosité vis à vis de ce pays s'est-elle éveillée. Et mon capital sympathie pour son peuple est monté en flèche.
L'histoire est la suivante. Un septuagénaire est retrouvé tué dans son appartement. C'est l'inspecteur Erlendur qui est chargé de l'enquête. Très vite il découvre que la victime aurait, des années plus tôt, violé une jeune femme. Et allant de découvertes en découvertes, Erlendur va bientôt parvenir jusqu'à l'horreur.
Inutile de dire que le dépaysement est total. Et l'ambiance particulièrement réussie. Quant à la vie privée de l'inspecteur, elle tend à rendre plus touchant le personnage. Et lorsque j'ai découvert que sa fille se droguait, j'avoue avoir été aux anges. Non pas que j'aie un mauvais fond (du moins je ne crois pas) mais pour moi, plus un roman s'éloigne des bisounours, plus il est crédible et digne d'intérêt. Reste que très vite, hélas, les bisounours pointent le bout de leur nez et la fifille montre tous les signes d'une tentative de retour dans la normalité (quoi que cette notion implique). La première scène entre le père et sa fille promettait pourtant. Dommage.
Quant à l'enquête, elle est émaillée de pistes improbables. Elles semblent toutes ne devoir mener nulle part. Même les collaborateurs d'Erlendur sont sceptiques. Alors nous, pauvres lecteurs. Et malgré tout, on finit par prendre plaisir à suivre ces policiers en train de patauger lamentablement. Il y a un petit quelque chose de réaliste dans ce manque d'indice. On imagine sans peine que le plus souvent, les enquêteurs ne trouvent pas une carte de visite du meurtrier.
À noter que l'un des ressort de l'enquête s'appuie sur une réalité typiquement islandaise : le fichage génétique et médical de toute la population.
Et je ne résiste pas au plaisir de citer quelques uns des prénoms utilisés dans le roman. Je leur trouve un parfum d'exotisme assez puissant : Eva Lind, Sindri Snaer, Sigurdur Oli. Le plus drôle, c'est que l'un des personnages porte un nom à ce point étranger à l'Islande que les gens se demandent s'il s'agit d'un homme ou d'une femme. Et ce prénom est ... Marion.
Une découverte assez enthousiasmante donc et qui parvint, par sa conclusion, à se hisser à la hauteur d'une tragédie. Il n'est pas déraisonnable de penser que je lirai d'autres aventures de l'inspecteur Erlendur.


2 commentaires:

  1. Tiens c'est marrant ça fait un petit moment que "L'homme du Lac" autre titre des enquêtes de l'inspecteur Erlendur Sveinsson est dans ma Pal et me fait de l'oeil. Ce sera pour moi aussi une découverte.

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  2. Le moins qu'on puisse dire c'est que c'est très déroutant. Mais j'ai trouvé Erlendur très attachant avec ses fêlures, ses enfants à la dérive, son ex qui le hait ...

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