Ce roman a donné lieu à un film des frères Coen que je n'ai pas vu. Il va falloir que je comble cette lacune très vite. De fait, le ton la construction du récit sont tels que l'envie pour un réalisateur de l'adapter au cinéma est une évidence. Ce roman est un film. Ne serait-ce que par son rythme. Assez incroyable. J'ai peu lu de roman au rythme aussi élevé. les descriptions sont réduites au minimum de façon à ne pas alourdir le texte. De fait, les endroits dans lesquels l'histoire nous entraîne sont assez familiers pour se passer de descriptions. En revanche, les gestes des personnages sont détaillés dans les moindres détails. Loin d'alourdir la lecture, ceci contribue également au rythme. Tout pour l'action semble être la devise de l'auteur. Ajoutons à cela un style particulier et typique de McCarthy. Des phrases courtes et nerveuses. Des dialogues débarrassés de leurs tirets (ça surprend bien un peu au début, mais on s'y fait).
Ajoutons que l'histoire comporte son lot de suspense, de chasses à l'homme, de meurtres. Et il nous entraîne dans un tourbillon qui nous fait vite manquer d'air, qui nous laisse haletants, pantelants, avide de connaître la suite. Enfin, du moins, pendant les trois quarts du roman. Jusqu'à une scène violente, tragique dont nous ne sommes, pour une fois, pas les témoins directs. Les faits ne nous sont racontés qu'une fois qu'ils se sont produits et sans précaution, brutalement. Cela tombe un peu comme un cheveu dans la soupe. À partir de là, le récit se concentre davantage sur le personnage d'un vieux shérif désabusé. Ce n'est pas gênant en soi, sauf que l'on part sur tout autre chose et notamment sur des souvenirs dont on ne voit pas bien ce qu'ils viennent faire là et qui sont difficiles à suivre parce que peuplés de personnages dont on ne nous dit rien, ou presque.
J'ai eu la désagréable impression que l'auteur ne savait pas bien comment finir et a fait du remplissage. Ce roman qui partait si bien et qui méritait, au moins pour les trois premiers quarts, un 5 sur 5, finit en queue de poisson. Et je dois dire que cette expression ne m'a jamais semblé aussi juste. Observez bien une queue de poisson. À la différence des queues de mammifères, qui s'amenuisent pour finir en pointe, la plupart du temps, les queues des poissons partent dans deux directions différentes. Et c'est un peu ce qui se passe ici. On part dans tous les sens et on suit des chemins qui conduisent dans des impasses.
Ce n'est rien de dire que j'ai été très, très déçu de cette dernière partie. Elle a eu malheureusement pour moi le don de gâcher ma lecture. Il n'en reste pas moins vrai que McCarthy reste pour moi en excellent auteur et qu'il a un style inimitable. Mais je n'étais sans doute pas dans les dispositions d'esprit requises pour apprécier la totalité du roman. Malgré tout, je vous invite à le lire, dans l'espoir que vous ne vous sentirez pas aussi déçu que j'ai pu l'être.
Ajoutons que l'histoire comporte son lot de suspense, de chasses à l'homme, de meurtres. Et il nous entraîne dans un tourbillon qui nous fait vite manquer d'air, qui nous laisse haletants, pantelants, avide de connaître la suite. Enfin, du moins, pendant les trois quarts du roman. Jusqu'à une scène violente, tragique dont nous ne sommes, pour une fois, pas les témoins directs. Les faits ne nous sont racontés qu'une fois qu'ils se sont produits et sans précaution, brutalement. Cela tombe un peu comme un cheveu dans la soupe. À partir de là, le récit se concentre davantage sur le personnage d'un vieux shérif désabusé. Ce n'est pas gênant en soi, sauf que l'on part sur tout autre chose et notamment sur des souvenirs dont on ne voit pas bien ce qu'ils viennent faire là et qui sont difficiles à suivre parce que peuplés de personnages dont on ne nous dit rien, ou presque.
J'ai eu la désagréable impression que l'auteur ne savait pas bien comment finir et a fait du remplissage. Ce roman qui partait si bien et qui méritait, au moins pour les trois premiers quarts, un 5 sur 5, finit en queue de poisson. Et je dois dire que cette expression ne m'a jamais semblé aussi juste. Observez bien une queue de poisson. À la différence des queues de mammifères, qui s'amenuisent pour finir en pointe, la plupart du temps, les queues des poissons partent dans deux directions différentes. Et c'est un peu ce qui se passe ici. On part dans tous les sens et on suit des chemins qui conduisent dans des impasses.
Ce n'est rien de dire que j'ai été très, très déçu de cette dernière partie. Elle a eu malheureusement pour moi le don de gâcher ma lecture. Il n'en reste pas moins vrai que McCarthy reste pour moi en excellent auteur et qu'il a un style inimitable. Mais je n'étais sans doute pas dans les dispositions d'esprit requises pour apprécier la totalité du roman. Malgré tout, je vous invite à le lire, dans l'espoir que vous ne vous sentirez pas aussi déçu que j'ai pu l'être.