mardi 5 juillet 2011

Le mystère de la chambre jaune - Gaston Leroux



Cette lecture a ceci de particulier que je l'ai réalisée sur un palm zire 21. Un appareil doté d'un écran de 5 cm x 5 cm. À tout casser. Autant dire que cela relève de l'exploit. D'un autre côté, l'œuvre est libre de droit, donc gratuite (merci à www.ebooksgratuits.com). Et j'ouvre une petite parenthèse pour dire que le 1er janvier prochain, l'œuvre de Maurice Leblanc (Arsène Lupin) sera également libre de droits. Fin de la parenthèse.
J'étais curieux de savoir si je pouvait mener jusqu'au bout une lecture sur un écran. Ma foi, oui. Donc ça, c'était fait. Mais revenons en au livre. Qu'il soit sur papier ou électronique, son contenu est le même et reste l'essentiel.
Ce mystère est probablement l'un des plus connus de la littérature policière. Même si, comme moi qui suis doté d'une mémoire de poisson rouge et qu'on a oublié la solution de l'énigme, on ne peut ignorer ne serait-ce que ce titre et le nom du détective : Rouletabille.
 En vérité, Rouletabille n'est pas détective mais journaliste (brillant) à l'Époque. Un jeune journaliste même. Il a à peine dix-huit ans et a commencé sa carrière vers seize ans. Ce qui ne laissera pas de faire tiquer nos cerveaux de femmes et d'hommes du vint et unième siècle. Faut-il croire qu'à l'époque, un adolescent pouvait posséder le savoir universitaire ? Faut-il penser que la valeur de nos actuels diplômes a bien baissée ? Allons, foin de toute polémique, revenons à notre sujet.
Le mystère est le suivant. Vers minuit et demie, alors qu'ils sont en train de travailler dans le laboratoire, le Pr Stangerson et son vieux serviteur, le père Jacques, entendent les bruits d'une agression provenant de la chambre voisine : la chambre jaune. Celle-ci est occupée par mademoiselle Stangerson, la fille du professeur. Les deux hommes tentent d'entrer dans la chambre mais malheureusement, la porte est fermée à clé de l'intérieur. Le père Jacques, qui tente de passer par la seule fenêtre dont dispose la chambre, constate que les barreaux dont elle est munie sont intacts. Ils l'empêchent non seulement d'entrer mais aussi à toute personne se trouvant à l'intérieur de sortir. Lorsque la porte finit par être défoncée, grâce aux renforts qui avaient fini par arriver, mademoiselle Stangerson est retrouvée inanimée. Seule. Aucune trace de l'agresseur qui n'a pu matériellement s'échapper. 
Commence alors une enquête difficile à laquelle s'invite le jeune Rouletabille grâce à une ruse qui lui permet de s'introduire, officiellement, dans la maison. Là, il rencontre Frédéric Larsan, un policier à qui il voue une grande admiration. Commence alors entre les deux hommes une compétition d'autant plus âpre qu'il n'ont pas du tout les mêmes conviction.
Ce récit a plus d'un siècle (1907). Et cela se sent. Indéniablement. À la façon par exemple dont les gens se comportent et qui nous semble très amateure. La fille de Stangerson aide son père dans ses travaux sans qu'il soit acquis qu'elle ait étudié pour cela. Ses connaissances semblent avoir été acquises sur le tas. Ce qui, en considérant l'état encore très empirique de la science à l'époque demeure parfaitement plausible. Les comportements des personnages manifestent également leur appartenance à un autre siècle. L'attitude qui consiste à préférer la guillotine au déshonneur d'une femme fleure encore bon le dix-neuvième siècle (non pas que notre époque méprise à ce point l'honneur, d'une femme ou d'un homme (quoique), mais les raisons d'être déshonoré ont beaucoup, beaucoup changées en cent ans). Toujours est-il que certains personnages nous font sourire dans leur persistance dans un mutisme qui empêche tout simplement la vérité d'éclater et le coupable d'être attrapé.
Mais c'est cette désuétude qui fait le charme de ce roman ô combien célèbre. Et la façon dont Rouletabille mène son enquête, malgré les bâtons qu'on lui met dans les roues, les mystères inexpliqués, les rebondissements, tout cela possède un intérêt intemporel. On pourra noter également les grandes similitudes de conception entre les «parents» des détectives les plus célèbres. Holmes, Rouletabille et Poirot ont tous un faire-valoir (Watson, Sainclair et Hastings) qui fait office de biographe (ce sont la plupart du temps eux les narrateurs) et qui ne possède pas la moitié de l'intelligence de l'homme qu'ils ont pris pour modèle. Mais la recette fonctionne. Indubitablement.
Alors ma foi, pour le prix (et quand bien même il faudrait payer), ce petit bijou d'un autre temps est un véritable délice. À consommer sans modération.

L'image est tirée du fichier epub que j'ai téléchargé. Le livre existe aussi en format Mobipocket, eReader, PDF, Word, Sony Reader.

4 commentaires:

  1. Quand je l'avais relu il y a quelques années, j'avais aussi oublié le fin mot de l'histoire. J'aime beaucoup ce livre, il fait partie de ces bouquins avec lesquels j'ai grandi et pour lesquels je garde un souvenir nostalgique.

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  2. Moi aussi je l'aime beaucoup, et même quand on connait le fin de mot de l'histoire, c'est un délice à relire. Outre l'énigme qui est quand même brillante, j'aimais bien l'implication personnelle de Rouletabille (par rapport à un Sherlock Holmes toujours très froid).
    Et l'adaptation qui a été fait par Podalydès il y a quelques années au cinéma est juste excellente.

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  3. J'avoue à ma grande honte que je n'ai lu le roman que suite à l'adaptation avec Podalydès, donc sur le tard. Et il est vrai que Rouletabille est un joyeux compère.

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  4. Je l'aime, ce roman ; comme tu dis, c'est un délice de lecture. La suite, "Le Parfum de la dame en noir", est moins bon au niveau du scénario et du rythme, mais très touchant pour Rouletabille, auquel on a eu le temps de s'attacher dans "Le mystère la chambre jaune".

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